Ricardo et la Peinture
Une ombre furtive qui se déplace avec agilité au milieu des falaises bretonnes. En bas, la mer qui rugit, au dessus, un ciel gris brossé. Bientôt le soleil finira par poindre, modifiant la couleur des pierres en leur donnant de la profondeur. Mais l’ombre n’assistera pas à ce spectacle. La voilà qui s’engouffre entre deux entailles rocailleuses. Les ténèbres l’avalent complètement.
Au fond de cette grotte partiellement inondée, c’est un homme que l’on retrouve.
Ricardo Cavallo, 67 ans, descend aux enfers pour y attendre la lumière. C’est là qu’il guette le passage des quelques rayons du soleil qui donneront de la matière à peindre.
Suivre Ricardo dans son quotidien, c’est s’immerger dans la peinture. Celle des romantiques comme Delacroix, ou impressionnistes comme Seurat. A travers le portrait de Ricardo Cavallo, nous plongeons dans l’histoire de la peinture d’après nature pour essayer d’en retracer le mouvement depuis l’Antiquité.
Au fond de la grotte, Ricardo n’est pas seul. Son ami Barbet Schroeder l’accompagne. Ils se connaissent depuis plus de 30 ans. Le cinéaste filma plusieurs fois le peintre, témoin de ses succès qui n’entachèrent jamais sa modestie. Peut-être trouva-t-il en lui le pendant positif à sa trilogie du mal, une forme de bonté pleine et entière, autosuffisante tout en étant tournée vers les autres.